Montag, 18. Juli 2011

Re: Bas-relief

Texte d'Hoplite: ici

Ma réponse: ci-dessous

.

Oui, "l'erreur du ver de cadavre, aussi longtemps que son cadavre le
nourrit, est de prendre une liquidation pour l'Histoire." (Bernanos)

En dehors du simple fait d'être mortel, je ne me trouve aucun point
commun avec ces "vers de cadavres". Et vous, Hoplite ? Vos doutes et
désespoirs ne sont-ils pas la preuve même que la raison n'est pas
morte ? Une raison qui connait ses limites, sans être imbue
d'elle-même ni enfermée dans un "parc d'abstractions" ?

De ce point de vue, notre culture se trouve depuis bien longtemps
noyée dans une mer grandissante de zombies et/ou allogènes (*). Une
culture minoritaire, certes, mais vivante !

Vous vous demandez "Pouquoi vit-on ou Comment doit-on vivre ?" Votre
propre liberté - au sens noble du terme -, celle de vos enfants, ne
voilà pas des raisons suffisantes ?

Un but peut être défini par la négative : combattre toute
concentration de pouvoir, quelle qu'elle soit, ainsi que ses maux
afférents : à la fois totalitarisme - fabrication d'un "homme
meilleur", y compris dans sa version molle, le métissage obligatoire
-, abrutissement généralisé, parasitisme, régression, chaos et - oui !
- anarchie.

Mais vous menez déjà ce combat par vos écrits !

Vous pensez au futur. Oui, quelles chances de survie a notre culture ?
Peu importe (**) ! Une seule certitude : il serait impardonnable, aux
yeux de nos enfants, de leurs enfants, mais aussi aux yeux d'autres
cultures, que nous laissions périr notre propre culture sans même
avoir remué le petit doigt.

Agir implique d'abord de confronter le problème honnêtement, au-delà
du déni, certes, mais aussi au-delà du désespoir. Une possibilité - ou
peut-être bien une nécessité - serait de chercher à définir, modeler
et remodeler sans cesse notre société sur des bases négatives (***).

En bref, il ne nous suffit pas de savoir, et d'exprimer, comment "nous
ne voulons pas mourir", comme l'écrit Carine, mais aussi comment nous
ne voulons pas vivre !

Peu de cultures ont à la fois accumulé à la fois autant d'expériences
négatives que la nôtre - et en aussi peu de siècles -, et développé un
regard historique aussi pénétrant que le nôtre. Une damnation, oui,
mais aussi une richesse et une chance !

Sur ces mots, bonne soirée.


(*) Qu'on le veuille ou non, la ou les sécessions ont déjà eu lieu,
aussi bien culturellement entre les indigènes (qu'on pense à
l'expression "hussard brun" !), que géographiquement vis-à-vis des
allogènes.

(**) Soit notre culture est absolument condamnée, soit elle ne l'est
pas. Dans les deux cas, comment le savoir sans tenter notre chance ?

(***) Si des lois et des institutions ne garantissent certainement
rien [1], les nôtres font en plus preuve de leur totale
insuffisance. Caduques ! Sur le temps long, historique, je ne vois pas
de liberté viable sans "common decency" [2], ni sans tension
intérieure. Nos faiblesses organiques étant ce qu'elles sont, il va
falloir renoncer à la FACILITE sous toutes ses formes : le confort
matériel, oui, mais aussi le confort politique et "institutionnel".

Donc renoncer à :

  • laisser une personne, ou une poignée, décider pour les autres - tôt
    ou tard le seuil d'incompétence est atteint [3],
  • laisser la totalité "choisir" son sort - en fait laisser une masse
    ignorante suivre le ou les populistes du moment,
  • laisser des experts auto-proclamés décider dans un domaine donné,
    sans se soumettre au bon sens, au regard extérieur des non-experts,
  • laisser la génération suivante grandir sans un minimum d'éducation,
  • laisser la "main invisible" choisir pour nous, ce qui revient à
    rouler le long de la ligne de plus grande pente.

Un tel renoncement implique l'action, oui, mais une action complexe,
car impossible si l'on se contente de quelques principes simplistes.

[1] «Le déclin du courage», par Alexandre Soljénitsyne.

[2] «Orwell et la "common decency"», par J.-C. Michéa :
http://www.pileface.com/sollers/article.php3?id_article=753

[3] «Le Principe de Peter», par Laurence J. Peter et Raymond
Hull. Humoristique, oui, mais tellement vrai !

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